Tachycardies supraventriculaires (TSV) : généralités
Rédacteur : Dr Maxime Beneyto (CHU de Toulouse).
Définition
Les tachycardies supraventriculaires désignent toutes les tachycardies dont l’origine n’est pas confinée au ventricule, c’est-à-dire tout ce qui n’est pas :
- un rythme idioventriculaire accéléré,
- une tachycardie ventriculaire,
- une torsade de pointe ou
- une fibrillation ventriculaire.
C’est le mécanisme qui fait qu’une tachycardie est supraventriculaire ou non, pas sa régularité, ni la finesse de ses QRS.
La dénomination anglaise de cette entité est supraventricular tachycardia (SVT).
Classification
Ce terme très vaste peut ainsi désigner :
- la fibrillation atriale,
- les anomalies de l’automaticité :
- les réentrées :
- tachycardie par réentrée sino-atriale,
- flutter atrial (dépendant de l’isthme cavo-tricuspidien ou non),
- tachycardies jonctionnelles (par réentrée intra-nodale ou par réentrée sur voie accessoire).
Prévalence et démographie
Les tachycardies supraventriculaires sont les formes les plus fréquentes de tachycardies.
Elles peuvent survenir à tous les âges de la vie et dans les deux sexes. Cependant, chaque étiologie affectera un profil particulier de patients.
Diagnostic
La présentation clinique est habituellement exprimée comme des palpitations. Plus rarement, les patients peuvent se plaindre de douleur thoracique (oppression, pincement, etc.), de lipothymies ou de dyspnée. Il n’est pas rare que les patients soient asymptomatiques.
Il convient de faire préciser au patient le caractère brutal ou progressif du démarrage et de l’arrêt des palpitations, la régularité et la fréquence cardiaque pendant la crise (il est cependant rare que les patients pensent à prendre leur pouls), l’existence de facteurs déclenchants (exercice, alcool, privation de sommeil, etc.) ou résolutifs (manœuvres vagales), la fréquence et la durée des crises, l’âge auquel elles ont commencé et l’évolution des crises dans le temps. Il faut néanmoins garder à l’esprit que la description clinique n’oriente presque pas le diagnostic.
Les différentes tachycardies supraventriculaires peuvent être difficiles à différencier. Le diagnostic précis repose sur une analyse avant tout détaillée de l’électrocardiogramme.
L’ECG sinusal, en tachycardie, à son démarrage et à sa résolution apportent tous des éléments diagnostiques. La réalisation de manœuvres vagales ou l’administration d’adénosine sont également souvent d’une grande aide.
Parfois seule l’exploration électrophysiologique permet d’atteindre la certitude diagnostique.
Traitement
Le choix du traitement va se baser sur le mécanisme de la tachycardie et sur les symptômes du patient. Il peut revêtir la forme d’une abstention thérapeutique, de manœuvres vagales, d’un traitement pharmacologique à la demande ou systématique, ou d’une ablation endocavitaire.
Références
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Issa ZF, Miller JM, Zipes DP. 17 - Atrioventricular Nodal Reentrant Tachycardia. In: Issa ZF, Miller JM, Zipes DP, eds. Clinical Arrhythmology and Electrophysiology (Third Edition). Elsevier; 2019:560-598. doi:10.1016/B978-0-323-52356-1.00017-7
Grolleau R, Gallay P. Arythmies Cardiaques Illustrées et Expliquées. Sauramps médical; 2017.