Tachycardie de Bouveret

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C’est une tachycardie supraventriculaire paroxystique de début et de fin brutale régulière, décrite pour la première fois par Léon Bouveret (1850–1929), médecin français. Il publie sa description clinique de ce trouble du rythme cardiaque en 1889.

Cette description est clinique et auscultatoire puisqu'elle a été réalisée avant la naissance de l'électrocardiogramme (c’est Willem Einthoven qui met au point l’électrocardiographe moderne vers 1901–1903).

Description syndromique:

Survenue brutale: début et fin de la crise d’un seul coup («paroxystique»). Fréquence très rapide et régulière: pouls accéléré entre 160 et 220/min, perçu comme parfaitement rythmique.

Durée variable: de quelques minutes à plusieurs heures, parfois plus.

Signes fonctionnels: palpitations intenses, oppression, angoisse, parfois lipothymie.

Signes physiques: pouls rapide, petit et régulier, auscultation : bruits du cœur précipités, parfois dyspnée ou gêne thoracique. Arrêt aussi brusque que le début, avec retour à une fréquence cardiaque normale.

Évolution bénigne dans la majorité des cas, mais crises très invalidantes.

En fait, il décrit ce que nous savons aujourd’hui comme étant une tachycardie par réentrée intranodale (TRIN) ou une tachycardie par réentrée orthodromique via une voie accessoire, sans le savoir.

Ce qui est remarquable, c’est qu’il avait parfaitement identifié le caractère paroxystique, régulier et rapide de la tachycardie, ce qui le distingue des autres arythmies connues à l’époque (fibrillation, extrasystoles). Le flutter pourrait en faire partie mais son évolution est le plus souvent persistante et non bénigne.