ECG et bétabloquant
Les bêtabloquants sont des médicaments anti-arythmiques de classe II selon la classification de Vaughan Williams (1970)[1].
Mécanisme d'action
Ils agissent via un effet antagoniste des récepteurs beta-adrénergiques.
Sont dit cardio-sélectifs s'ils ciblent préférentiellement les récepteurs ß1-adrénergique.
Ils provoquent une diminution indirecte du taux d'AMPc. => En phase aiguë d'un IDM : réduit le risque de FV [2]
Les conséquences sont :[3]
- Effet inotrope négatif (diminution de la contractilité)
- Effet chronotrope négatif (diminution de la fréquence cardiaque au repos et surtout à l’effort) noeud sinusal
- Effet dromotrope négatif (allongement du temps de conduction auriculo-ventriculaire par blocage des récepteurs ß-adrénergiques du nœud AV, donc allonge la période réfractaire) noeud AV
- Effet bathmotrope négatif (diminution de l'excitabilité cardiaque) foyers ectopiques
Il en résulte une diminution du débit cardiaque et la consommation myocardique d'oxygène.
Caractéristiques ECG
Imprégnation
- Bradycardie sinusale / dysfonction sinusale
- Bloc AV 1er degré / aggravation d'un BAV préexistant
- Pas d'élargissement des QRS ni d'allongement du QT
- · Sauf le Propranolol : peut prolonger la durée des QRS car possède un effet stabilisant de membrane
- · et le Sotalol (antiarythmique de classe III) : prolonge l’intervalle QT.
Toxicité
Les molécules les plus toxiques sont les suivantes : Propranolol, Sotalol, Métoprolol, Aténolol, Acébutolol, Labétalol, Carvédilol.[4]
Elles peuvent provoquer notamment :
- choc cardiogénique
- hypotension artérielle
- plus rarement anomalies ECG : bradycardies sévères (pause sinusale), troubles de conduction de haut grade (BAV...)
- allongement pathologique du QT si effet stabilisant de membrane
La sévérité de l'intoxication dépend de :
type de molécule, de la dose, des interactions associées (notamment avec autres cardiotropes ou psychotropes)
NB : asymptomatique dans 40% des cas[4]
L'antidote est le glucagon/les cathécolamines selon le degré d'atteinte cardiaque.
Références
- ↑ Vaughan Williams EM. Classification of antidysrhythmic drugs. Pharmacol Ther B. 1975;1(1):115-38. doi: 10.1016/0306-039x(75)90019-7. PMID: 772700.
- ↑ Katz AM. Selectivity and toxicity of antiarrhythmic drugs: molecular interactions with ion channels. Am J Med. 1998 Feb;104(2):179-95. doi: 10.1016/s0002-9343(97)00388-4. PMID: 9528738.
- ↑ https://pharmacomedicale.org/medicaments/par-specialites/item/beta-bloquants
- ↑ 4,0 et 4,1 Joye F. Les intoxications aux bêta-bloquants [Beta-blocker intoxication]. Presse Med. 2000 May 20;29(18):1027-33. French. PMID: 10862260.